Catégorie CHAUDS, CHAUDS LES MARRONS : *Mode hibernation ON*

Bonsoir bonsoir la compagnie ! Comment vous portez vous en cette belle et chaude journée de novembre ? Au temps pour moi, étant donné les durées relatives de la nuit et du jour en ce moment, il aurait été plus judicieux de parler de cette chaude et belle nuit de novembre, mais passons, on ne va pas passer trois plombes sur mes abus de langages non plus … Où êtes-vous passés soleil, plage (bien qu’en Moselle, ce soit assez peu courant, même en été, je vous le concède), révisions d’exams sur cours tachés de crème solaire (‘Roh non, j’ai tout salopé mon cours sur les équations différentielles. Déjà que j’avais rien compris quand y’avait pas de tache, je fais quoi moi maintenant ?’), cocktails et fêtes privées sur le ponton de mon jet du côté de Saint Tropez ? [Ndlr : non, nous ne sommes pas schizophrènes]. Nous voilà partis pour six mois de froid, de neige, de froid, d’orgies de foie gras, de froid, d’oubli progressif de la lumière solaire et de froid …

Oui, parce qu’attention, on a pas des hivers de fillettes dans l’Est ! Ils me font marrer moi, les Toulousains, à se plaindre dès qu’une fine couche, que dis-je, une pellicule de verglas vient se déposer sous leurs petites sandalettes ! Je te les enverrais en stage à Metz, moi, que ça ferait pas un pli ! Mon orgueil pour le moins régionalement jingoïste m’annonce en direct qu’il a fini de raconter ses conneries et que je vais enfin pouvoir reprendre le contrôle de ma plume. Oui, parce que je fais la montagnarde, mais bon, je fais moins la maligne quand je suis obligée de ressortir mes gros pulls qui me donnent l’air d’avoir 75 ans et de peser 180 kilos, avec doublure en Gore-Tex et triple épaisseur de duvet de canard moscovite. Parce que si le Gore-Tex laisse passer la transpiration (amis poètes, bien le bonsoir), il laisse pas vraiment passer esthétisme et féminité. Et c’est donc avec mon allure mi-homme, mi-bûcheron que j’ai la joie de me balader plus ou moins vite, parce que 25 kilos de plumes de canard, il faut se les trimballer, mine de rien. Et quand à ça, on doit rajouter le superbe … bonnet qui vous donne l‘étrange sensation d‘être chauve, on peut affirmer haut et fort, que si l’enfer, c’est les autres, l’hiver, c’est la guigne.

L’hiver, c’est aussi la période où les gens jugent intelligent de boire jusqu’à s’en faire exploser le foie pour se donner du courage. Exemple type : le Nouvel An, prétexte à toutes sortes d’orgies pour le moins injustifiées. Comme si fêter le Nouvel An nous mettait à l’abri de toutes les saloperies qui auraient bien aimé nous tomber dessus pendant les 12 mois à venir. Après « Vittel : buvez, éliminez », voilà donc « Réveillon : buvez, vomissez vos tripes pendant 15 jours ». [Ndlr : oui, j’aime à détourner slogans et autres maximes, ce soir]. Oh non, ma mentalité de vieille fille aigrie de 18 ans a repris le dessus ! Pourquoi n’arrivé-je pas à obéir aux diktats du jeunisme qui voudraient tant me voir massacrer mon foie sous prétexte que, je cite, « je suis jeune, merde, faut s’éclater » ? Bouh, je vais finir toute seule, à passer mes réveillons avec mes 28 chats, et à regarder Patrick Sébastien sur la 2 en mangeant une boîte de pâté, alors que le reste du monde s’amuse sans moi, se vautrant dans le saumon fumé et se noyant dans le champagne …

Bien sûr, les faits rapportés ci-dessus ne sont que très légèrement exagérés. Enfin, plus ou moins. Parce que, en réfléchissant bien, il y a quand même quelques petits points positifs en hiver : on peut manger du pain d’épices [*mode pain-d-épices-addict-qui-a-besoin-de-sa-dose ON*] ! Dur, mou, tendre, grand, petit, en forme de bonhomme … Pour les plus pervers d’entre vous, je rappelle que je parle bel et bien de pain d’épices : l’indication sur la forme en bonhomme dudit objet aurait du quand même vous mettre la puce à l’oreille, non ? Dans un monde parfait, je pourrais aussi me balader moufle dans la moufle avec l’homme de ma vie qui m’achèterait un cornet de marrons chauds, que je me forcerais à manger pour lui faire plaisir parce que j’aime pas ça, mais comme vous le savez, nous ne sommes pas dans un monde parfait : c’est la seule explication rationnelle que je vois pour expliquer le fait que la mode du moment consiste à mettre des bébés au congélateur (quand je vous disais qu’ils étaient bizarres ces Toulousains ^_^), ou au fait que nos amis les Tribal King, poètes en herbes (mais si, rappelez-vous, le tube interplanétaire « façon sex », tout dans le respect de la femme-objet sexuel) soient n°2 des ventes de singles. A partir de la Toussaint (un peu d’avance sur le calendrier n’a jamais tué personne, et puis allez les accrocher, vous, les guirlandes quand il fait -8°C), on peut aussi admirer les illuminations de la rue Serp’ scintiller sous l’effet d’une chute massive de flocons de neige, petit instant, qui, ma foi, me laisse rêveuse. Comme l’a dit le grand philosophe Balou dans son célèbre Livre de la Jungle, « il en faut peu pour être heureux.

Demain, nous nous demanderons en quoi la même rue Serpenoise, illuminée (ou pas), est le siège du plus grand trafic d’autocollants de Moselle (8 € l’autocollant, c’est de la bonne,croyez-moi).