Catégorie FLOU ARTISTIQUE : 4 euros pour se faire flasher ...

Bonjour bonjour ! J’ai décidé de faire un grand sacrifice pour venir vous tapoter un petit quelque chose, puisque je m’apprête à feinter une heure de statique des fluides, et ce, rien que pour vos yeux. Si c’est pas de l’altruisme et de l’acte désintéressé, ça, je sais pas ce qu’il vous faut. Cependant, si vous tenez à vous agenouiller à mes pieds pour me remercier, à m’offrir un pot de Nutella (je prends pas en dessous de 500g, je vous préviens), ou même me demander en mariage, je ne voudrais évidemment pas briser un tel élan de reconnaissance. Non ? Personne ? Bon, j’aurai essayé.

En fait, au cours de la petite pause que je viens de m’accorder, pause au passage bien méritée puisque j’ai travaillé en tout et pour tout … hmm 1h30 … Après réflexion, rayez de vos mémoires ce que je viens de dire sur mon dur labeur, ma pause méritée, bla bla bla. En mettant un petit peu d’ordre dans les dossiers de mon ordinateur de jeune femme d’affaire de 18 ans, je suis tombée sur un dossier classé confidentiel. Le genre de dossiers que les chefs d’Etat et autres hauts dignitaires en tous genres s’arrachent … Je vous intrigue, hein ? Mais qu’ai-je donc planqué dans ce foutu dossier ? La recette authentique du Coca-Cola que j’ai été chercher à Atlanta ? Le nom du coiffeur (perruquier ?) de Patrick Poivre-d’Arvor ? Les prévisions de Paco Rabanne pour les 4700 ans à venir ? Que nenni ! Oui, je sais que je vous fais tomber de haut, mais que voulez-vous, je suis cruelle. De toute façon, qu’est-ce que ça pouvait bien vous foutre de savoir qu’Apollo 8271 se crashera sur Maubeuge ou sur Fayetteville, petite bourgade de cette belle province qu’est l’Arkansas (j’aime à vous faire rêver de contrées lointaines et exotiques aux noms de merde, amis lecteurs), vous serez plus là pour le voir, à moins que vous ne coupiez votre limonade avec de l’eau de la fontaine de jouvence, ce qui je vous l’avoue, me laisse perplexe. Bon, comme je voudrais pas non plus piquer le titre de reine du suspens à cette brave M’ame Christie, je vais briser tous vos espoirs en annonçant officiellement qu’il ne s’agissait que de mon dossier « Photomatons », dans lequel je planque ces photos qui sont à l’esthétique ce qu’MSN est à l’efficacité : bien peu de choses ...

Déjà, en général, rien que le fait d’attendre pour le Photomaton constitue une honte en lui-même : c’est pourquoi on n’ose s’en approcher qu’après 8 passages consécutifs devant la cabine pour être bien sûr que le groupe de jeunes rebelles du centre commercial, Chupa Chups au bec, ne viendra pas se foutre de votre gueule. Une fois que la voie est libre, vous regardez une dernière fois autour de vous, puis vous vous approchez l’air de rien [Ndlr : si vous voulez renforcer l’effet « mauvais film d’espionnage de la phrase précédente, vous pouvez aussi effectuer toutes ces actions en treillis avec des lunettes à infrarouges, le tout en parlant au col de votre veste « tango, charlie, tango, charlie, cible en vue ». Mais vous aurez sûrement l’air con, soit dit en passant, après, c’est vous qui voyez]. Une fois que vous avez fini de vous prendre pour Snake (oui, j’ai une grande culture videoludique, kof kof), vous voilà enfin dans la cabine. Et c’est seulement maintenant que les choses sérieuses commencent. Dit comme ça, ça fait flipper, je sais.

Après avoir donc choisi, à la surprise générale, le type de photos que vous vouliez faire, c’est-à-dire « photos d’identité », vous pouvez donc apercevoir votre joli minois s’afficher sur l’écran. A ce propos, vous croyez qu’il y a beaucoup de gens qui prennent les photos « fun » (rien que le nom, on sent qu‘on va s‘éclater comme des petits fous, d‘ailleurs), comme ils appellent ça ? Vous savez, ces montages d’une qualité optimale, que même un pro du FBI, il saura pas que vous n’êtes pas au FBI, grâce à ce superbe photomaton qui fait aussi fausse carte d’agent secret ! Ptin, le 2-en-1, y’a pas à dire, c’est quand même la grande classe. La grande classe qui sert aussi à dépenser 4 euros en divertissement plus ou moins potache. Le 3-en-1, c’est merveilleux.

Mais bon, il me semble que je me perds en digressions pour le moins superfétatoires, puisque nous en étions à votre joli minois sur l’écran. C’est alors que vous entendez la douce et mélodieuse voix de la cabine vous demander de faire des choses : appelons-la Micheline. Et alors que les plus pervers d’entre vous essayent d’imaginer quel sort ils pourraient réserver à ladite Micheline qui leur ordonne de, je (me) cite, faire des choses, j’ai le regret de vous annoncer qu’elle veut simplement que vous ajustiez votre siège à la bonne hauteur. Et puis les bonnes manières condamnent fermement les pratiques douteuses avec la voix d’une cabine de Photomaton. Derrière le mini-rideau de la cabine, dont l’utilité est inversement proportionnelle au carré de sa longueur, vous tournez le tabouret comme un dératé pendant 20 minutes. Avant de vous rendre compte, sous les éclats de rire du gang de la galerie marchande (oui, celui que vous essayiez d’éviter 2 paragraphes au-dessus, ceux-là), que vous le tournez, oui, mais dans le mauvais sens.

Hésitant entre la honte ou l’envie de vous supprimer, vous vous jetez alors sur l’énorme bouton vert, histoire dans finir au plus vite. Toute la modernité du Photomaton est d’ailleurs palpable d’après le design du curseur, qui fait étrangement penser aux Game Boy qui ont bercé notre enfance (c’est pas de la culture vidéo ludique ça ?). Généralement, la cabine étant un être assez peu réactif, elle attend que vous ayez chopé une simili crampe des zygomatiques pour dégainer son flash. Et ce, d’après mes calculs - bruit de tapage sur la calculette -, 3 fois de suite. La garce …En plus, et je vous avoue que je ne sais pas comment je m’y prends, je cumule les tares sur une même photo : j’ai un regard de veau, désespérément vide, si bien que j’ai déjà été affectueusement surnommée « l’aveugle », j’ai un sourire digne des campagnes publicitaires choc de la ligue des défenseurs de nos amies les molaires (ou Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire, comme ils disent dans la pub Freedent pour faire plus pompeux) : « Plus jamais ça : brossez vous les dents 3 fois par jour ». En plus, mon castor mort (voir article du je-ne-sais-plus-combien juillet pour les nouveaux. Ou alors c’était en août …) a une peur bleue des flashs, alors forcément, il se met dans tous ses états. La pureté de mon teint nous annonce que la guerre de Troie a bien eu lieu, et en plein sur mes joues, en plus. Résultats des courses : je ressemble à la petite sœur de Quasimodo. On applaudit bien fort Micheline qui sait nous mettre en valeur. Kof kof.

Mais une fois que vous avez enduré ces épreuves, reste la plus éprouvante : l’attente. D’une durée d’approximativement 3 plombes, avec un air faussement détendu, vous imaginez des scénarios à la limite de l‘insoutenable, qui feraient passer Hitchcock pour le scénariste des Téletubbies : et si Micheline voulait pas imprimer les photos ? et si le chef du gang des Chupa Chups passait en courant et piquait la photo ?

Sinon, si vous ne vous sentez pas la force mentale d’affronter ça tout seul, vous pouvez succomber à la réjouissante tradition du Photomaton entre amis : record personnel établi à 7 personnes (dont mon jumeau qui mesure 1m95 ?). Qui dit mieux ? Oui, j’aime à lancer des défis idiots à la cantonade.

Où est Charlie ? (c’est mon 2ème prénom)

Demain, nous tenterons de répondre à cette douloureuse interrogation : « En cas de guerre nucléaire, l'électromagnétisme produit par les bombes thermonucléaires pourrait-il endommager les cassettes vidéo ? » (hmm, ça sent la private joke à plein nez par ici).


Cependant, si vous avez vraiment envie de ressortir votre bon vieux magnétoscope avant de mourir irradié dans la femtoseconde qui suit : "En cas de guerre nucléaire, l'électromagnétisme produit par les bombes thermonucléaires pourrait-il endommager les cassettes vidéo ?"