Catégorie ON NE BADINE PAS AVEC LA TCK : Ou comment les hommes, les vrais, ont déserté le Macumba Club.
Bien le bonsoir, public chéri, mon seul et unique amour (en ces temps de disette sentimentale qui durent depuis maintenant quelques 19 longues années, à défaut d'autre chose, on prend ce qui vient, hein. En l'occurrence, vous.). Pour une fois, je ne me chercherai pas d'excuse à la crédibilité vaseuse, puisqu'il se trouve que j'en ai une valable, que ne renierait d'ailleurs aucun Maths Spé de France, de Navarre, ou d'où il veut, je m'en contre-tamponne la coquillette : la Sup, qui me semblait déjà être un calvaire sans nom, étant donné la quantité de sang, de sueur (tiens, ma féminité, ou du moins ce qu'il en reste, vient de s'en prendre un joyeux coup dans la pomme d'Adam) et de larmes (ah, la voilà, la Miss Me geignarde que vous connaissiez et j'ose l'espérer sans en douter, regrettiez un tant soit peu) qu'elle m'a fait verser, ne s'avérait en fait être qu'une jolie promenadinounette de campagne par un joli dimanche de mai, enfin par un dimanche de mai, quoi (lesdits dimanches étant en général aussi pourris que ceux d'un mois de novembre teuton). La Spé : voilà la vraie bête noire des prépas scientifiques, les autres prépas s'évertuant à brasser de l'air en nous faisant croire qu'ils bossent (si Mimy la souris pouvait faire fonctionner son 2nd degré à fond les ballons, ça aurait tendance à m'arranger en fait, merci d'avance.) : amis Maths Spé, nous vaincrons. Enfin si on sort vivants de tout ça, et d'après mes cours de proba (oui, ceux que j'aurais du apprendre au lieu de regarder la Star Ac'), figurez-vous qu'il n'y a rien de moins sûr. C'est donc en direct de mon cahier d'anglais que je vous écris ces quelques lignes (une vieille habitude du lycée, qui veut que les cours d'anglais ne méritent par leur dénomination de « cours » à proprement parler, mais plutôt celle de « plaisante récréation »), ce même cahier où il y a de cela quelques minutes, je notais plus ou moins sérieusement une liste de vocabulaire transcendentalement passionnante, laquelle était consacrée aux verbes de mouvements. Et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu'il n'existait aucun, je dis bien aucun, m'sieurs dames, non, aucun équivalent du verbe français du verbe « tecktoniker » (après réflexion, je ne sais même pas s'il existe un équivalent français dudit verbe). Aucun. Dieu que cette introduction fut longue et creuse. Car oui, vous l'avez compris, c'est bien de ce nouveau phénomène français, que dis-je, fierté française, dont je vais vous parler avec joie et délectation. Je vois d'ici les touristes étrangers affluer par A380 entiers pour admirer la nouvelle revue du Mouwlinn Wloudje (du français « moulin rouge » signifiant à peu de choses près « moulin rouge ») : « Teck in Paris ». Exit le french cancan et ses danseuses froufroutantes, vive la teck et ses danseurs androgynes. Dans l'hypothèse envisageable où vous ne seriez pas des créatures nocturnes comme moi (on ne rit pas dans l'assemblée), il se peut que vous n'eussiez pas encore eu le bonheur de croiser un de ces crétins gominés au détour d'un podium. C'es pourquoi, dans mon immense mansuétude, je me propose de vous faire un cours de rattrapage tecktonikien (non, ne me remerciez pas, je vous assure) : je limiterai cependant mon exposé à la description des individus mâles (même si c'est beaucoup dire), parce que les nanas peuvent faire ce qu'elles veulent de leurs fesses, j'irai pas vérifier … Alors déjà, je vous préviens tout de suite, bande d'indélicats que vous êtes, et oui, je traite mon lectorat (enfin ce qu'il en reste après 2 mois de désertion de ma part) d'indélicats si je veux : on ne badine pas avec la TCK. C'est tout un esprit, que dis-je, un art de vivre : il paraît que d'après la rumeur que le bruit courrait que ce serait un savant mélange de glowsticking, de Krump, avec une touche de locking, un soupçon de vogging, qui ne serait rien sans une lampée de popping. C'est cela, oui. Mais attention, comme je vous l'ai dit, la TCK, c'est du sérieux, et un peu à la manière des danseurs de hip hop qui relevaient leur pantalon sur leurs chaussettes, non pas dans un souci d'élégance (ah bon ?), mais pour rendre hommage aux esclaves dans les plantations, nos idiots dansants ont aussi leur geste symbolique : le fameux mouvement enveloppant autour de la tête : on avance la main vers le cou, près de l'oreille, pour l'engager sur la nuque en direction de l'autre oreille pendant que l'avant-bras passe par-dessus la tête. Ca donne envie, hein ? Surtout quand on connaît la portée hautement philosophique de ce geste, qui n'est autre que la stylisation du mettage de gel dans leur crinière savamment crêtée. J'en chialerais tellement c'est beau, didon. Mais une question vous brûle les lèvres : comment reconnaître un tecktoniker lorsque vous aurez le privilège d'en croiser un, si vous avez le malheur de vous balader comme de par hasard près d'un podium du Macumba Club le plus proche de chez vous, un dimanche vers 4 heures du mat' ? Par son look, pardi. Parce que oui, la panoplie du parfait petit tecktoniker existe, et heureusement pour nos enfants (enfin quand je dis « nos », c'est du figuré, bien sûr, ma situation sentimentale ne me permettant actuellement pas, vous m'en voyez désolée, de participer à la perpétuation de l'espèce), ne sera pas en vente au Joué club du coin pour le prochain Noël. Et de quoi qu'elle est donc composée cette panoplie ? Élément incontournable : le jean slim, dans lequel personnellement, je ressemble à une chipolata qui aurait forcé sur la Häagen-Dasz Coconut Macaroon. Oh bah tiens, je me coupe, mais y'a de la tecktonik à la télé, elle est bien bonne celle-là. Je disais donc, avant que je ne me coupasse la parole toute seule comme une grande, que non contents de leur cannes de serin moulées dans leur pantalon lavé à 90°C, ils forcent le trait en portant d'infâmes chaussures, qui ressemblent étrangement aux espèces de chaussons qu'on mettait à la gym au primaire, mais avec un quadrillage artisanal (marqueur noir + Tipp-ex, la recette du succès. Ou pas.) du meilleur acabit sur.. bah sur rien du tout, en fait. Nos joyeux tecktoniker portent le tee shirt immaculé, moulant de préférence, afin de mettre en valeur leur plus ou moins sculpturale (plutôt moins que plus d'ailleurs, mais bon, moi ce que j'en dis hein) carrure d'ablette, ce qui peut laisser supputer que si on compte sur eux pour perpétuer l'espèce, entre eux et moi, on n'est pas sortis de l'auberge, mes pauvres amis … Surtout quand on sait que leurs leaders, qu'on reconnait généralement à leur crête capillairement mieux dessinée que celle des novices (ils ont tout piqué aux poulets, en fait), aiment à piquer le khôl de leur petite sœur pour se la jouer « œil de biche » et faire du gringue au videur du Tchunga night … Demain, nous verrons comment j'ai acquis la coupe de cheveux d'Arlette C., oui, celle qui aime à casser de la Marie-Ségo le jeudi soir sur la deux.