Catégorie DESASTRE CAPILLAIRE : Peut on vivre avec un animal mort quand on a 18 ans ?

Bonsoir jeune lecteur ! Aujourd’hui, on avait des amis pour le dîner, bon, en fait c’était pas des amis à moi, parce que je suis chez ma grand-mère, donc c’est des amis à elle, mais ne fais pas comme si tu ne m’avais pas comprise, hein ... Bon, jusque là, c’est pas très intéressant, je te l’accorde. En fait, c’est juste qu’à un moment où j’étais partie, juste assez loin pour qu’on croie que j’étais plus là (la sournoise, la perfide ...), mais juste assez près pour entendre ce qui se disait à table, pendant un blanc dans la conversation, j’ai entendu une phrase qui a fait ressurgir du passé mes vieux démons (oulala, ça fait peur dit comme ça, hein, jeune lecteur ?) : « Dis donc, elle a une sacrée tignasse, Pauline. »

Et là, tout bascule, comme dirait l’autre. Ma vie capillaire défile devant mes yeux. Tu sais, jeune lecteur, on a tous un trait physique (je ne sais pas si ça se dit, mais on fera comme si, tu veux bien, jeune lecteur ?). Par exemple, Nico il fait 2m30, Clara, on peut la faxer (hein Papi, tu m’en veux pas quand c’est moi qui le dis ? Hein ouais c’est vrai d’abord ? ^_^), Maxou il met du rouge à lèvres qui bave, etc. Et bah moi, comme je suis une petite chanceuse, on dirait que j’ai un castor mort sur la tête. Chacun son truc, hein.

Depuis que je suis toute petite, cette saleté de bête crevée me fait du tort : alors que normalement, les gamines, elles ont des cheveux très très longs, très très brillants qui sentent la vanille à 3 bornes (Merci Ptit Dop), pour que leur maman puisse leur faire des couettes (mots que l’on prononce Ka-ouète quand on a 6 ans, d’ailleurs) et des nattes de danseuse étoile, et des chignons de princesse et bla et bla et bla. Mais moi, j’ai pas une maman comme les autres : j’ai la Reine-Mère, et là, ça rigole pas (euphémisme), jeune lecteur. Alors j’avais les cheveux courts. Raison invoquée : « Tu es comme moi, ma fille, t’as pas une tête à cheveux longs » «Mais je veux des cheveux longs moi ... » « Est-ce que je t’ai demandé ton avis, jeune fille ? ». Si un jeune lecteur pouvait d’ailleurs me renseigner sur ce qu’est une tête à cheveux longs, au passage (oui, je vis dans l’ignorance depuis 18 longues années. C’est dur)... Depuis ma plus tendre enfance, ne possédant par ailleurs pas une silhouette spécialement .. hmm.. féminine dirons-nous, jeune lecteur (Merci qui ? Merci Riri !! Merci qui ? Merci Fifi !!), j’ai déjà été l’objet de plusieurs quiproquos qui expliquent qu’aujourd’hui, je ne sors plus sans maquillage (bouh, tous ces traumatismes, quelqu’un a le numéro d’un psy ?? et non, Kiki n’est pas considéré comme un psy) ...

Un exemple ... Je devais avoir 7 ans, j’allais m’acheter une bricole à la boulangerie (oui, Riri et Fifi ont toujours été gourmands, c’est génétique, je crois)(quelle bonne excuse, tout en crédibilité, moi ce soir, didon, jeune lecteur), comme à mon habitude, je suis polie, je dis « bonjour » à la dame, je dis « s’il vous plaît » à la dame, je dis « merci » à la dame et elle, elle me répond « mais de rien, jeune homme ». Hmm, que c’est sympathique. Là, du haut de mes 7 ans, je crois que j’ai dit « va te faire foutre » à la dame. Nanméoh.

Sinon, en physique, une fois, on s’amusait avec le laser du labo (oui, en cours de physique, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, jeune lecteur). Le but (essentiel) de l’expérience ? Mesurer le diamètre d’un cheveu. On en mesure 2-3, ça varie entre 60 et 70 µm, d’après mes souvenirs. Comme je veux connaître les moindres recoins de ma personnalité (même les plus intéressants, on dirait, en plus), je tends un de mes cheveux à la prof: « Mais c’est à qui ce cheveu, c’est plus un cheveu, c’est une corde » « Euh bah c’est à moi, en fait » « Aaah ». Verdict : 120 µm. Que veux tu faire avec un compagnon décédé sur le crâne avec des poils de cette épaisseur, jeune lecteur ?

Un dernier exemple ? Tu es gourmand, jeune lecteur … Quel âge as-tu ? Tu es marié ? As-tu des enfants ? As-tu un prénom ? Eeeeeuh, ne m’emballé-je pas ? (tu auras remarqué l’importance du critère « prénom », jeune lecteur, au passage, j’ai honte). Oui, euh, laisse moi réfléchir … Ah, si, en Allemagne, il me semble (à Louzenlount), on se baladait dans la rue, quand on passe devant un magasin de perruques. Et là, tout le groupe qui s’arrête et qui gueule en toute discrétion : « Hey, Pauline, regarde, tu veux qu’on t’en achète une nouvelle? ». Bon, je sais qu’on était en Allemagne, et qu’en toute logique les gens aux alentours parlaient … allemand (oulala, CQFD), mais bon quand même … ^_^. Par la suite, aux rentrées scolaires suivantes, lorsque de petits nouveaux (kékos, sous entendu, bien sûr) venaient me voir, ils me posaient la sempiternelle question : « Hmm, et elle va bien ta perruque ?». Là, selon mon humeur, c’était : 1. J’ai eu un cancer et tu trouves ça marrant, connard ? // 2. Et ton originalité, elle va bien, connard, parce qu’on me l’avait jamais faite, encore, celle là. Sinon, y’a une dernière reflexion qui m’a fait marrer, une fois : « Et t’y retournes quand chez le coiffeur ? » « Bah, en fait, j’y ai été hier soir ». ^_^

Et encore là, c’est quand j’ai passé 20 minutes à me coiffer. Alors, là, jeune lecteur, dis toi, que c’est les vacances et que j’ai autre chose à faire que de me sécher les cheveux. Ca fout la trouille, hein ? Tiens, tout à l’heure, j’avais mes lunettes de soleil sur la tête, elles sont passées où ? Et merde, j’avais oublié de nourrir mon castor, il les a bouffées, ce con …