Catégorie THE SHOW MUST GO ON : Yes, but with or without me ?

Oulala, que de fabuleux travail sur ce titre ô combien recherché, c’est impressionnant. Non, en fait, c’est juste que depuis 14h00 j’ai dormi approximativement 4h21 (ndlr : il est actuellement 18h30) et que du coup, ma créativité n’a encore point été mise à rude épreuve aujourd’hui. Et que du coup, cette feignasse peut bien bosser les seules fois où je lui demande. (Hmm, ‘raconter sa vie’, ça, c’est fait) ... Enfin, pendant les 9 minutes où j’ai réussi à rester éveillée (mais pas d’affilée, faut pas pousser Mémé dans les orties, non plus), je pensais à ma soif de gloire, que j’ai (plus ou moins) malencontreusement laisser sourdre dans le dernier article ...

Et je me suis rendue compte que depuis mon plus jeune âge, elle me ronge de l’intérieur, comme une tumeur (euh, je m’emballe peut-être un peu) ... Par exemple, je me souviens qu’en maternelle, pendant que les autres faisaient du ‘piquage’ (enfin, c’était peut-être que dans mon école, vous me direz), cette superbe activité récréative et non répétitive, où il s’agissait de faire des petits trous dans la moquette, j’apprenais déjà à lire pour faire ma cake en CP. Ma chère Reine-Mère m’a même dit que les grands du CP venaient me demander de faire leurs devoirs. Et moi, comme la jeune cruche que j’étais, du moment que j’étais reconnue pour un talent quelconque, j’acceptais avec plaisir ... Pareil en CE2, quand on répétait avec une pieuse ardeur les chants de notre petite communion, quand mon instit me faisait les chanter toute seule devant la classe pour montrer l’exemple. J’suis passée à deux doigts du solo. Connasse, va. (oulala, mais j’ai de plus en plus tendance à employer ce vilain mot, c’est la faute à Maxou ça, c’est pas biiiieeeen). Toujours en primaire, en CM2, mon école participait à un spectacle avec d’autres écoles de Metz, et on devait danser sur ‘Voyage en Italie’. Et là, il fallait élaborer un plan machiavélique pour choper LA place : au milieu de la fausse gondole. Seulement deux couples auraient ce privilège. Lorsque la prof a dit ‘Pauline et ...’, ni une ni deux, j’ai attrapé mon cavalier par la main (Nicolas K. si tu passes par là, au lieu de te plaindre que ta main te fait mal, tu devrais me remercier pour la place dans la gondole), j’ai couru et j’ai crié ‘noooouuus’ (pour apprécier à sa juste valeur la portée dramatique de cette phrase, la rédaction vous conseille de la prononcer comme dans un film passé au ralenti). J’aurais bien aimé pouvoir raconter si à ce moment, l’autre Pauline ne m’a pas regardé les larmes aux yeux, mais je sais plus si y’avait une autre Pauline dans le lot, ce qui ferait considérablement diminuer la valeur du prestige de mon acte du coup vachement héroïque ...

Comme on l’aura remarqué, l’école primaire c’est donc le lieu où nos premiers rêves de gloire voient le jour, à travers notamment –roulement de tambours- la kermesse de l’école ! Véritable lieu de débauche et de beuveries où se mêlent des danses tribales sur les plus grands tubes de Pierre Perret et des orgies de jus d’orange, le jour de la fête de l’école remplit plusieurs fonctions : 1. faire chier bon nombre de parents qui auraient préféré profiter de leur samedi au lieu de se faire chier en plein cagnard, alors qu’en plus, le petit dernier, bah justement il passe en dernier. // 2. permettre à bon nombre d’enfants de faire chier leur parents avec les cadeaux qu’ils ont gagné à la pêche aux canards, genre pistolet à eau, sabre laser et autres gadgets du même acabit qui pourraient en moins de deux casser le vase en porcelaine de Limoges, seul héritage de Tata Lucette qui trône depuis dans le salon depuis sa mort. ‘Quelle rapia, Tata Lucette, quand même, elle nous laisse un seul vase, et en plus il est moche ... Finalement amène ton sabre laser ...’

Puis vint le temps du collège, et la journée portes ouvertes est devenue une des rares occasions de briller un tant soit peu dans le journal de l’école. Oui, pendant que mes petits camarades passaient leur samedi après-midi à des activités diverses et variées, pendant que MP remportait le premier prix du Conservatoire de Metz (hmm hmm), etc, bah moi je ne faisais ... rien. Alors comme le jour où je gagnerais une médaille dans une quelconque discipline sportive n’était (et n’est toujours, d’ailleurs) pas arrivé, et bah je défendais mon bifteck dans des disciplines où j’étais sûre que j’avais toutes mes chances : oui, je suis une intellectuelle, que voulez-vous, on ne me refera pas (*air de suffisance sur mon visage*) ... Et là, je vais me la péter en sortant mon record de la mort : 7 fois sur le podium de la dictée (ou ‘concours d’orthographe’ parce que c’est autrement plus classe ...) ... Ca rigole plus, hein ?

Mais je suis aussi une artiste de talent, au cas où vous ne le saviez pas (ce qui est fort probable, d’ailleurs), et j’ai présenté le spectacle du bahut à l’Opéra-Théâtre de Metz, môsieur, devant 800 personnes. Qui ne m’écoutaient pas, mais chut. J’ai fait un bide. Soit. Mais faut dire que mon texte, et bah il été pas très bien écrit, d’abord. Comme l’excuse que je viens de donner, c’est vrai. Heureusement que ma bande de joyeux galopins était là pour applaudir quand ils ont dit mon nom à la fin, sinon je crois que ça aurait été un grand moment de solitude .... Mais bon, apparaître dans le journal du bahut, c’est sympa (surtout si c’est pour dire que j’ai fait un bide, mais passons), mais j’en voulais plus, moi. Et c’est là qu’avec une bande de copains, on s’est dit ‘soyons fous, passons à la télé’. Sur Arte Bulgarie y’avait plus de place, alors on a du passer sur TF1. Ouais, je sais, c’est dur la vie d’artiste ... C’est ainsi qu’à l’heure où j’écris ce modeste article, j’ai déjà chanté avec Johnny, Céline Dion, Marc Lavoine, Francis Cabrel, Julie Zenatti, et que j’ai déjà eu ma photo dans le Télé Poche (si c’est pas le début de la gloire, ça) ...

Bon, je vais m’arrêter là, parce qu’après les gens feront un complexe d’infériorité quand ils me parleront et tout et tout, alors ça serait le bordel. Là, j’aurais bien ressorti la métaphore filée qui servait de conclusion à l’article précédent, avec l’hôpital psychiatrique, etc, mais c’eût été un brin redondant ... Donc je vais rien dire, en fait ... C’est peut-être aussi bien, tout compte fait ... Ou pas ? Euh, à trois on raccroche (non, merde c’est pas ça qu’il fallait dire) ...

PS : didon, jeune lecteur, t'as pas remarqué quelque chose, ce soir ?? dis-moi ce que t'en penses, parce que contrairement aux idées reçues, je suis très ouverte (euh d'esprit, on est bien d'accord) (oh non, elle était pitoyable celle là)