dimanche, août 06, 2006

Catégorie FAIS-MOI PEUR : Ou comment une abeille géante et radioactive peut détourner un avion pris dans un cyclone pour propager un virus qui décimer

Nous voilà au mois d’août, et après que le contribuable ait déboursé des mille et des cents en campagnes publicitaires inutiles pour la canicule (‘hydratez-vous quand il fait chaud’ Ah bon ?), le tout au nom de la Santé publique : il pleut. J’ai donc enfin une bonne excuse pour me foutre dans le canapé, devant « Panique sous les tropiques », le feuilleton catastrophe de TF1, avec la blonde des feux de l’amour qui ressemble à Marine le Pen et Lorenzo Lamas, le copain de Bobby Six killer (mon héros), qui en avait marre de faire le rebelle sur sa moto. Je trouve que je parle beaucoup de TF1 en ce moment : Etienne Mougeotte, sors de ce corps. Tout ça pour dire que la vue de ce téléfilm m’a plongée dans une sorte de transe intellectuelle qui m’a laissée assez perplexe devant l’origine de l’expression « feuilleton catastrophe ». Parce que la vraie catastrophe, est-ce :

1. le scénario ? en général, les scénaristes vouent un culte démesuré à Saint Jean (ou à Paco Rabanne), et ils essayent, en bons disciples qu’ils sont, de trouver tous les évènements pouvant éventuellement conduire à l’Apocalypse. Évènements dont la probabilité ne doit pas dépasser le 1/100 000 000 (même le fait que Loana se mette à réfléchir est plus probable, c’est pour vous dire, roh, c’est pas beau de s’en prendre à une blonde, dire qu’elle peut même pas se défendre)(bon, j’ai rempli mon quota de clichés à la con pour aujourd’hui …). Parmi notre belle équipe de scénaristes, on compte donc : des écolos refoulés, qui essayent de nous prévenir des dangers de notre monde capitaliste et de la technologie en général; ceux-là nous écrivent de jolies histoires avec des catastrophes nucléaires qui font passer Tchernobyl pour un pétard mouillé. On trouve aussi des médecins en colère, qui nous inventent des virus mutants que même Ebola, c’est un pauvre rhume à côté. Et ces connards s’étonnent qu’avec des idées pareilles, on les ait radiés de l’Ordre des médecins. Sinon on a aussi les petits frères spirituels de Sébastien Folin qui préfèrent voir les Etats-Unis dévastés par un cyclone avec des vents allant à plus de 620 km/h (oui, dans la précipitation, ils perdent le sens des proportions). Enfin, on a les amis de la SPA, qui veulent nous montrer que si on traite pas bien nos amis les animaux , ils se vengeront un jour. Donc un conseil, soyez copains avec les requins de votre entourage, parce que le jour où ils seront en colère, ça peut faire mal. Mais la fin justifie les moyens : l’important, c’est que ça saigne. Oh, honte sur moi, j’allais oublier les détournements d’avions ! Quelle cruchasse je fais …

2. le casting ? Il faut pas oublier que les feuilletons sont là pour procurer du rêve au téléspectateur (atteignent-ils leur objectif, c‘est un autre problème), et donc en toute logique, les héros ne sont pas les derniers des thons. Faut dire ce qui est : si c’est Roselyne Bachelot qui se fait arracher son tee-shirt mouillé par le requin, ça fera pas le même effet, on aura beau dire. Les feuilletons catastrophe défiant également les lois du temps, les chirurgiens y ont 24 ans, et les hommes de 30 ans y ont des enfants de … hmm … 17 ans. Et ils ont tous à peu près autant de charisme qu’un beignet. A noter : la qualité du jeu des figurants (genre les morts qui clignent des yeux), preuve qu’ils avaient un gros budget comédiens. Remarquons aussi qu’en général, ce qui arrive à cette pauvre Los Angeles (oui, c’est une règle de base, tout feuilleton catastrophe a pour décor Los Angeles) est assez préoccupant pour que le président des Etats-Unis en personne se remue lui-même le popotin. J’imagine bien Chirac en visioconférence avec la mairie de Trifouilly-les-Olivettes dans le Lot : « Où en est-on avec l’invasion de campagnols, monsieur le maire ? ».

3. les effets spéciaux ? Si les feuilletons catastrophes appartiennent encore à la catégorie des feuilletons, c’est précisément parce qu’ils n’avaient pas assez de budget pour être considérés comme des vrais films. Forcément, la qualité des effets spéciaux s’en ressent un peu. Beaucoup. Je me rappelle précisément du téléfilm qui a fait perdre toute crédibilité aux [nanards ] feuilletons catastrophe à mes yeux : « Avalanche ». Bon, je vous fais pas de résumé, le titre me semble assez évocateur. Et le moment clé du film, l’instant où les gens sont emportés par la terrible avalanche, était totalement vaseux : c’était du lancer de Playmobils dans de la farine. De temps en temps, lorsque le scénario exige un petit bain de sang, les techniciens font une descente chez Thiriet et Picard surgelés et achètent le stock de coulis de fruits rouges. Les maisons sont en carton, comme ça, quand la tornade arrive, ça s’envole plus vite. Sinon dans un autre registre, si vous tombez sur « Fahrenheit 451 », l’adaptation du bouquin de Ray Bradbury, c’est un délice : genre les policiers qui se déplacent sur des espèces de trottinettes volantes, le tout accroché au décor avec des fils de pêche même pas transparents. Le souci du détail, ça fait plaisir à voir …

Demain, nous verrons pourquoi Claire Chazal ressemble à une maîtresse SM.

4 Comments:

At 6/8/06 22:11, Et là, y'a Blogger Djaúsðr qui dit ...

C'est parce qu'elle sourit même pas quand elle introduit les reportages sur les horodateurs du Cantal? (par exemple)

 
At 28/12/06 03:12, Et là, y'a Blogger n qui dit ...

Pour Fahreinheit 451,cette adaptation a failli me faire brûler le roman original(qui est pourtant l'un de mes livres préférés)afin qu'on n'en retrouve plus trace et qu'aucune autre adaptation ne soit tirée de mon précieux précieux.
De toute façon,moi et les adaptations filmiques,ça fait à peu près autant que le nombre de bloggers venus sur ton site.
Nan,ça fait un peu plus tout de même.(désolé)

 
At 28/12/06 22:03, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

Tu lis Desproges et tu as vu Fahrenheit 451. Alors la, j'applaudis. Ne me demande pas pourquoi, je t'en pose, moi des questions ? Pour ma part, l'adaptation cinématographique du bouquin a été a lo'rigine d'une des plus belles crises de fou rire de ma vie. Mémorable.

 
At 30/12/06 06:12, Et là, y'a Blogger n qui dit ...

J'aimerais avoir autant d'humour que toi miss me,mais je tenais vraiment à ce livre moi,ce fut un arrache coeur,surtout qu'on m'en avait dit beaucoup de bien.
Le Malin m'en veut personnellement,c'est certain.

En parler m'a donné envie de relire ce chef-d'oeuvre de l'anticipation.
Une bonne chose,une très bonne chose,mmouais.

 

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