jeudi, août 03, 2006

Catégorie RETOUR GAGNANT : J’aurais voulu être un (vrai) artiiiiiiste !

L’été est là, et depuis un mois, le pays tourne au ralenti. Tout le pays ? Oui, tout le pays. Comme on l’a vu avant-hier, la télé a donc elle aussi adopté sa grille estivale, et au fil des bêtisiers, des best-of de l’année 1986, des 100 meilleures chutes dans le Périgord et le Berry entre août et novembre 1978, on ressort des placards les ex-stars de la chanson en mal de reconnaissance. Officiellement, parce qu’ils sont en studio pour préparer un nouvel album. Officieusement, parce que faire la tournée des hospices picards ou jouer les guest-stars au Macumba Club de Palavas-les-Flots, ça nourrit pas son homme.

Ces retraités (ou pestiférés, au choix) du showbiz sont aussi connus sous le nom de - attention, ambiance glaciale, roulement des percussions, crescendo, déchaînement des timbales et coup de crotales - has been. Mais attention, les HB (à ne pas confondre avec les crayons de papier, sinon la phrase perd tout ou partie de son sens))bon ok, elle était vaseuse cette vanne, mais j’aurais aussi pu être la fille spirituelle de Shirley & Dino, alors estimez-vous heureux), à défaut d’être les rois du pétrole, n’ont pas tous été les rois des charts. Certains ont par exemple exercé leurs talents en tant qu’animateurs TV, à une époque où la coupe au bol façon Godefroy de Montmirail ou la permanente façon ’caniche sous la pluie’ constituaient encore le dernier cri en matière de mode, ou que sportifs, au bon vieux temps où le Tour de France ne se courrait pas aux hormones. Aujourd’hui, la principale source de plaisir et de revenus des has been est de se réunir dans des endroits où ils seront filmés 24h/24, sous les yeux de millions de téléspectateurs (espèce cependant en voie de disparition), priant le ciel et leurs agents pour que le fait de souiller leurs talons aiguille dans la boue servira à autre chose qu’à flinguer la paire de pompes gracieusement prêtée par la prod. Faire grimper leur ^cote auprès du public, par exemple. Une fois que leur deuxième heure de gloire a sonné (traduction : avoir posé la même semaine avec un trophée en papier mâché dans Télé Z et Télé Poche), on les oublie aussi vite qu’ils sont revenus. Leurs seules apparitions télévisuelles sont essentiellement des publicités, odes sincères et émouvantes à leurs origines (ah, le gouda de mai …), leur passé (elle, avec Bridelight, c’est fromage à chaque repas), au temps qui passe et qui a plus ou moins d’emprise sur eux : alors que Poupou pose pour les assurances vieillesse, une ex-Miss France fait la pub pour les produits amincissants, s’attirant ainsi les foudres de la fameuse ménagère de moins de 50 ans, qui maudit Photoshop.

Mais comment reconnaître un HB pur sang ? Il faut savoir que comme les héros de soap (se référer à l’article concerné), leur notion du temps est d’assez piètre qualité, et l’effondrement de leurs repères temporels se fait notamment ressentir sur leur look. Ici encore, on dénote deux principaux courants, assez extrêmes.

Certains se sont arrêtés de vivre au milieu des années 80, 90 pour les plus chanceux, selon la date de leur mort médiatique. Ils conjuguent alors avec plus ou moins de talent vestes bleu électrique avec doubles épaulettes, chemises saumon fumé, mocassins à glands et brushing impeccable. L’individu type de cette sous-espèce est le chanteur romantique, avec assez de voix pour qu’on se souvienne vaguement qu’il a chanté un jour, mais assez pour se faire pardonner ses errances vestimentaires. Il rencontre en général un franc succès auprès des femmes entre 65 et 85 ans, à qui il chante l’amour et ses clichés (surtout ses clichés en fait), dont le seul fantasme est alors une balade en gondole avec lui (ah, le potentiel érotique de Franck Michael). Où le rencontrer ? au ‘Crépuscule de la Vie’, maison de retraite de Corrèze.

A l’inverse, l’autre principale catégorie d’individus est constituée de personnes ayant choisi de vivre avec leur temps, s’autoproclamant icônes de modernité et de jeunesse éternelle, car ils ont confondu l’alcool avec lequel ils ont célébré leur licenciement avec l’eau de la fontaine de jouvence. L’individu type est de sexe féminin, d’environ 40 ans, même si ses nombreuses opérations esthétiques lui en font paraître 25. Dans son ancienne vie, elle exerçait une profession qui mettait son image en avant, car on suppute qu’elle n’aurait pas rencontré le même succès si ça avait été son intellect (ah ça, en général, elle a pas de maîtrise de physique nucléaire, mémère), telle Miss, animatrice TV, speakerine, plus communément appelée potiche. Avec son maquillage outrancier, ses extensions capillaires, ses faux seins et ses semelles compensées, la ‘jeune vieille’ a pour cible, comme nous l’avons vu, la ménagère de moins de 50 ans, mais aussi la classe des ’djeuns’ de 15-24 ans, qui sont en fait ses anciens téléspectateurs de l’époque où elle dansait en short à paillettes avec Donald et Mickey. Où la rencontrer ? Dans les pages de Voici, ou si son bronzage le lui permet, à Saint Trop, paradis des stars plus ou moins authentiques.

Cependant, il est important de noter que certains HB souhaitent s’illustrer dans de nouveaux domaines, briguant ainsi la place de jeune premier. Ils se tournent en général vers des activités artistiques, culturelles, voire chiantes à crever. Certains se sentent l’âme de tragédiens et choisissent de s’essayer eu théâtre : c’est ainsi qu’on retrouve d’anciens lofteurs ou staracadémiciens, HB hors-catégorie, puisque oubliés en quelques jours pour les plus doués, sur les planches. D’autres choisissent la chanson, et bien qu’ils affirment chanter depuis leur plus tendre enfance, vu le fossé entre leurs prestations en studio et en live, on a du mal à les croire. Ils nous prennent donc pour des bœufs en adoptant la stratégie du play-back qu’ils ne sont même pas foutu de maîtriser. Les derniers se lancent dans la littérature, et écrivent des guides pour la plèbe, comme « Vivre en harmonie avec sa prostate après 60 ans », « Ménopause : rêve et réalité », « Les 1001 secrets du ragoût d’agneau ». Où les rencontrer ? Chez Ruquier, devant un tribunal d’autres HB néo-brandouille, adhérents du PS comme un psy bon marché, une féministe frustrée, un lofteurs en manque d’amour.

Demain, nous verrons comment 4 couples, 12 types en pantalon blanc et tout en bagouzes, 12 filles en string à fleurs sur une île déserte définissent la notion de ‘respect’, et font qu’Oscar Wilde se retourne dans sa tombe.

7 Comments:

At 3/8/06 15:31, Et là, y'a Anonymous Anonyme qui dit ...

Si Jesus Christ reviendrais sur terre, deviendrais alors lui aussi un HB ?

 
At 3/8/06 16:39, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

si il se mettait à multiplier les lignes de coke à la place des pains, il passerait sûrement chez Ardisson, et là, advienne que pourra ...

 
At 3/8/06 18:05, Et là, y'a Anonymous Anonyme qui dit ...

waouw je suis d'accord avec toi sur les HB!

Pauvre Oscar Wilde...

 
At 4/8/06 11:49, Et là, y'a Blogger Vincent qui dit ...

Ta coupe de cheveux tu la situes dans quelle époque ? :p

 
At 4/8/06 11:56, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

Je retiens, je retiens ^_^

 
At 4/8/06 14:34, Et là, y'a Blogger Djaúsðr qui dit ...

Ah Ruquier et sa brochette imbuvable -hm- toujours prêts à egayer nos dîner de remarques aussi réfléchies que mon reflet dans une feuille vierge ou des envolées lyriques sur les horodateurs dignes d'un poulet rôti.

Je les aime.
Si, c'est vrai.

Hen c'est vrai t'as la coupe de Mireille Mathieu? (c'est drama qui l'a dit)

 
At 4/8/06 18:47, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

Non c'est même pas la coupe de Mireille Mathieu, c'est ... hmm ... indéfinissable ? J'ai le cheveu rebelle et le coiffeur sadique, dirai-je. J'ai bien fait de parler de mes cheveux moi didon ^_^

 

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