samedi, août 19, 2006

Catégorie MISS PEDILUVE : Vamos a la pistoche, oh, ohouoh !

Hier encore, j’avais 20 ans, c’est une chose, mais hier encore, nous ne profitions pas encore de ce superbe mois d’août, à la température moyenne de 12°C quand le soleil est au zénith. Je ne vous explique pas que l’expression « hier encore » est à prendre au sens le plus figuré qui soit, puisqu’on est le 19, que selon la chronologie occidentale, nous étions hier le 18, donc en plein mois d’août, mais comme mon lectorat compte parmi les plus distingués, racés, cultivés, et pleins d’autres adjectifs en « -és », je ne vois pas pourquoi je m’énerverais toute seule. C’est vrai que du coup, on en avait presque oublié le sens de la poétique expression « se les peler », mais comme je le disais avant que vous ne m’emmerdiez avec l’exactitude de l’expression « hier encore », dans un passé pas si lointain, notre planète ayant décidé de faire chier le monde en inclinant son axe de 23° et Metz se situant aux dernières nouvelles dans l’hémisphère Nord, nous étions en hiver. Et pendant les 7 dernières années de ma ô combien longue et palpitante existence, hiver a rimé avec « cours d’EPS à la piscine municipale »…

Parce qu’en fait, on avait le choix entre 2 activités : athlétisme (« athlé » pour les intimes) et natation, non, au temps pour moi, « sauvetage aquatique ». Le problème, c’est qu’avec mon passé d’asthmatique, il aurait fallu que le cours dure 7 heures et c’est un peu long à mon goût. Je me suis donc en toute logique rabattue sur la piscine, parce que comme ne le laisse pas imaginer ma délicate silhouette de naïade, je me débrouille encore pas trop mal. Étonnant, non?

Fin novembre, 13h20 : après avoir mangé au lance-pierre (j’aime particulièrement cette expression qui nous permet un retour aux sources, aux origines de la langue, puisqu’elle a été utilisée la dernière fois il y a de cela 3-4 siècles, du côté de chez Swann), on descend la grande côte pour atteindre la pistoche. Là, ça va, il fait juste un peu frisquet, mais dans 2 semaines, il y aura du verglas et/ou de la neige. Là, on rigolera vraiment. Parce que oui, les sorties à la piscine, c’est plus marrant quand il fait froid : avec les cheveux mouillés, y’a moyen de se choper une crève carabinée, avec le verglas, y’a moyen de se gaufrer royalement, etc. Et du coup, on peut aller jusqu’à espérer une dispense : sésame indispensable pour pouvoir glander dans une petite pièce transparente tout en verre pendant 2 heures, en prenant de haut les autres élèves dans le bassin.

Une fois qu’on a réussi à arriver devant la piscine avec ses 2 jambes et toute sa dignité (sachez qu’on peut aussi tomber sans risquer l’amputation, comme moi, dans toute ma splendeur, le dernier jour de lycée où je suis tombée trois fois dans le couloir, le même jour. J’ai attendu mon heure pendant 7 ans, jusqu’au dernier jour, bordel), on entre. Et là, on subit un choc thermique de premier choix, parce que dans le hall, il fait automatiquement une quarantaine de degrés de plus qu’à l’extérieur. Le taux d’humidité est tel qu’on se croirait en pleine saison des moussons : bientôt, il faudra prendre un traitement anti-palu avant de venir.

Pendant que la prof fait l’appel, on essaye discrètement de feinter en s’approchant de la porte des vestiaires en attendant que la dame en tongs au mois de novembre vienne nous ouvrir, le regard plein de mépris, parce que quand elle était jeune, elle voulait faire Laure Manaudou comme métier, mais elle était pas épilée le jour des qualifications alors elle a pas pu venir et du coup, ils l’ont mis à la caisse. Quand elle se décide à passer outre sa rancœur, tout bascule : chacun se retrouve en quelques secondes en proie à ses plus vils instincts de chasseur à la recherche d’un vestiaire, car faut dire ce qui est : t’as quand même l’air très très con quand tu dois te changer entre les casiers. Quand la sélection naturelle a choisi les élus, et qu’on est enfin dans sa cabine, on se change et après, challenge de taille : sortir de la cabine avec toutes ses affaires, sans les faire tomber sous peine de se payer encore une bonne honte et partir à la recherche d’un casier. Bon, y’a des gens qui prennent le temps de tout plier, de ranger les affaires selon leur densité, leur état de propreté, l’âge du capitaine et le sens du vent, mais personnellement, je balance tout en vrac et advienne que pourra. Bien sûr, une fois que le casier est blindé bien comme il faut et qu’on a réussi à tout rentrer, on se rend compte qu’on a oublié la pièce d’un euro au fond de son sac, qui, ô miracle, est tout au fond. Puis on lutte pendant 20 minutes avec le fameux bracelet-clé jaune fluo pour les filles et jaune fluo pour les garçons, parce qu’y a pas de raison. Vient enfin le temps de la douche que personne ne prend pour ne pas se les cailler pendant une demi-heure. Mais attention les enfants, ne faites pas ça chez vous, prenez votre douche, nous la dernière fois en s’est fait engueuler par un unijambiste en rut qui nous trouvait répugnants, « saloperie de jeunes » que nous étions. C’est également dans les douches que tout le monde doit passer par l’épreuve ultime du bonnet de bain qui tire les cheveux (oui, même les castors morts). Une fois qu’on ressemble tous à Fantomas, on rejoint le bassin et c’est parti pour deux heures de pur délire.

On est sensés s’échauffer pendant un bout de temps, faire 8 longueurs (ah, où es-tu, bon vieux temps du collège où on faisait des largeurs …) sans s’arrêter. Et pendant que la prof va se prendre la tête avec l’unijambiste, nous, kessonfait ? Bah on glande, on papote entre les lignes d’eau, on se demande si notre mascara a pas trop coulé (ça concerne plus les filles que les garçons, mais tout est question de mœurs, hein), etc. En général, entre chaque longueur, on a droit à un certain temps de repos, qu’on peut mesurer grâce à l’horloge avec les aiguilles colorées dont on comprend en général au bout de quelques semaines que c’est pas une vraie horloge. CQFD. Je dis bien en général, parce que la plupart du temps, la durée de repos qu’on s’octroie croît de manière exponentielle (ouais, j’ai fait S, moi, m’sieurs dames), kof kof. De temps en temps, on a droit à une petite course de vitesse, et comme je suis une petite chanceuse et que ma *CENSURE* de bonne étoile est de mauvaise humeur (j’aurais pu dire qu’elle était mal lunée, mais les jeux de mots vaseux, très peu pour moi …), je tombe en général contre le type qui fait de la natation depuis qu’il a 4 ans, qui fait 22 secondes au 100 mètres. Merci, mon connard d’ange gardien.

Comme on est sensés partir à 16 heures et qu’il est déjà 15h50, la prof se décide quand même à nous laisser faire un peu de sauvetage et va chercher Robert et Robert Jr, qu’elle balance sans aucune pitié au bouillon, comme dirait ma grand-mère. On voit leur petit visage en plastique jaune couler, ils nous regardent avec leur regard … vide, ils ne remuent même pas leur moignons. Pauvre Robert, j’arriiiiiive (vous pouvez m’imaginer avec le maillot rouge, le même que Pamela dans Alerte a Malibu, mais vous êtes pas obligés) ! Après un plongeon-canard tout en délicatesse (je suis à la souplesse ce qu’Amélie Mauresmo est à la féminité), je mets ma main dans le trou à Robert, je perds une oreille à cause de la pression et je remonte sous un tonnerre d’applaudissements. Ou pas.

On est enfin libres, les filles prennent une douche à la mousse et font 5 shampooings pour avoir une belle crinière soyeuse et brillante. Vu que dans 30 minutes, je suis à la maison et que moi aussi je pourrai le faire, je me dirige en 4ème vitesse vers les vestiaires. Proverbe du jour : « Mieux vaut sentir le chlore dans une cabine que le savon entre les casiers ». Je manque de glisser sur le carrelage, parce que sinon, c’est pas marrant. Je mets ¾ d’heure à mettre mes chaussettes (oui, j’aurais pu dire que je mettais des bas avec de la dentelle sur le haut, mais j’en mets jamais pour la piscine en fait). [Là j’imagine la tête de mon Papi d’amour quand elle lira ça : « Oh traînée, tu m’as trahie ! » ^^] Je me dirige vers les sèche-cheveux, et pendant que je réchauffe mon castor meurtri par le port du bonnet de bain pendant deux heures, les autres filles viennent me voir, avec un accent qui laissent entrevoir la profondeur de leur conversation : « Oh p’tin comment que t’as trop de la chance, ça doit sécher supeeeeer vite, moi avec mes cheveux de princesse c’est supeeeeer loooong ». Je parle intérieurement à mon ami décédé (ça fait 18 ans qu’il vit sur ma tête, ça crée des liens) et il m’avoue que c’est bien la première fois qu’on est jaloux de lui. Waw. La piscine aurait-elle ses bons côtés ?

6 Comments:

At 19/8/06 17:52, Et là, y'a Blogger Djaúsðr qui dit ...

Tout ça me rappelle les cours de sports que je sechais au collège, prétextant que des personnes malfaisantes m'avaient dit que le cours était annulé.

Ca me faisait chier de me retrouver avec une coiffure indescriptible - sous-entendue touffe '80s- ; à l'époque mes cheveux oscillaient entre le style Richard Ashcroft et Liam Gallhager, le chlore aurait foutu en l'air ce que le sebum s'était echiné à faire de mes cheveux...

 
At 20/8/06 12:12, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

Mes penchants pour le masochisme ont fait que je n'ai jamais séché aucun cours de sport ... Une histoire horrible ...

Sinon pour les cheveux, je comprends, je comprends, tant de travail pour rien, ça aurait été dommage ...

 
At 20/8/06 23:58, Et là, y'a Blogger Djaúsðr qui dit ...

Pas mal la nouvelle déco, on se croirait dans bjork qui a mangé paris hilton mais en bien(?).

 
At 21/8/06 00:05, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

Hmm merci merci, je crois avoir compris ce que bjork et paris hilton venaient foutre la dedans, et ça me convient. ^^

 
At 21/8/06 16:21, Et là, y'a Anonymous Anonyme qui dit ...

"je suis tombée trois fois dans le couloir, le même jour " ==> Y'avait une fois dans la rue devant l'entrée principale mdr !!! J'étais la seule à t'avoir vu cette fois ci !!!! ;) Je sais pas cke t'avais ce jour là ma pauvre pobinita mais j'étais bien mdr !! ^^

Et sinon ... bravo pour le sauvetage de Robert et Robert Jr. j'aurais trop aimé être là !!!!!

 
At 28/12/06 02:21, Et là, y'a Blogger n qui dit ...

Moi aussi quand,ma femme sera enceinte,je lui ferai écouter en boucle les Réquisitoires de Desproges.
Comme ça,mon futur enfant n'aura jamais honte de son humour aussi côté en bourse qu'un sans-abri sur la mauvaise pente(...).
Bref,bravo.
(ça te changera d'une formule trop usitée par mes soins).
Par contre,tu m'as rappelé des souvenirs douloureux d'humilitions sportives...Ca,c'est moins honorable.(putain de plongeoir du 5 mètres,je savais bien que j'aurais jamais dû faire le poirier dessus)

 

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