mardi, août 08, 2006

Catégorie PREMIERE COMMUNION : Ou comment avoir l’occasion de porter une robe de mariée taille 10 ans.

Tout à l’heure, alors que j’étais en train de bouquiner sur mon lit dans mon jogging rouge informe (celui que je mettais pour aveugler mes adversaires au volley pendant mes cours de sport mouahahahaha), un pic de féminité (ou d’oestrogènes je sais plus) m’a fait me souvenir qu’il y a encore quelques mois, je m’habillais tous les jours comme une fille. Et même qu’il y a de cela 8 ans, j’ai eu la chance de me balader pendant toute une journée dans une belle robe blanche. Un indice : ce n’était pas le jour de mon mariage (j’avais 9 ans ½, ceci expliquant cela). On pourra donc aisément en conclure que c’était pendant une journée plus si importante de ma vie : le jour de ma première communion.

Parce que bon faire un pas vers Dieu, c’est sympa (ohla, on ne se moque pas de mes convictions, je vous vois venir), mais la première communion, c’est quand même une des rares cérémonies dont on est le héros, puisque que pour le mariage, on doit partager l’affiche, et que pour l’enterrement, ça nous importe pas vraiment d’être le héros de la journée. Et ça, même quand on a 9 ans, ça fait du bien à l’ego, de pouvoir faire le kéké pendant 24 heures (je suis la cousine germaine de Jack Bauer).

*9h00 : arrivée à l’église, qu’on pourrait repérer sur Géoportail rien que par la concentration de robes blanches au mètre carré, qui pourrait laisser à penser que Metz est retombée dans l‘ère glaciaire. En effet, certaines de mes copines ont du confondre avec Mardi gras : des belles robes de princesses avec des froufrous, de véritables perles de culture en plastique, des rubans dans les cheveux (il est sous-entendu qu’elles n’avaient pas de castor décédé en guise de chevelure, pour ceux qui oseraient me poser la question) et tout le tralala. Les garçons ont sorti leurs smokings de tombeurs. Moi, comme ma mère a pas eu envie de claquer des mille et des cents dans une robe que je porterai 6 heures en visant large, j’ai une robe tout ce qu’il y a de plus simple, avec une petite couronne de fleurs dans le castor. Sur le coup, j’étais un peu dégoûtée de pas pouvoir aller au bal masqué (ohé ohé, au bal au bal au bal au bal masqué ohé ohé)(Vade Retro Compagnie Créole !) avec les autres, mais avec le recul, c’est peut-être pas plus mal : ma dignité va bien, merci.

*10h30 : oula, le grand moment de la journée : la messe. Il faut dire ce qui est, la messe, c’est chiant. A part une fois, où je suis tombée sur le curé de ‘La vie est un long fleuve tranquille’, on aurait dit un one-man-show : au lieu de nous citer l’Evangile de Saint Pierre, il nous citait Etienne Daho et Patri(iiiiiiiiiiiiiii)ck Bruel. Pourquoi pas, ma foi (jeu de mot de la mort) ? Bon, enfin n’empêche que là on faisait moins les malins parce que notre instit nous surveillait, il fallait se mettre à la bonne place au bon moment et tout, c’était hardos. Un groupe rentrait par la gauche, un par la droite, un par le milieu, un cassait les vitraux et rentrait par les fenêtres (ceux-là avaient subi un stage commando, et passé 3 semaines avec les cadets du GIGN), et tout le monde se mettait devant l’autel et faisait le moon walk. Euh non, c’est pas ça, merde.

*11h30 : ça y est, la messe est finie, vient enfin le moment tant attendu/redouté (rayer la mention inutile) de la photo souvenir. Pour envoyer une photo à Tata Ginette qui a pas pu venir à cause de son incontinence chronique, on pose d’abord tout seul en dessous du seul sapin du parvis de l’église. On a donc 25 familles, soit à peu près 250 personnes qui attendent autour d’un seul sapin. Bien sûr, on laisse le rituel de la photo à un professionnel, généralement un oncle ou un parrain qui s’est autoproclamé ‘photographe officiel de la famille Dugland’, et on le contredit pas parce que c’est le seul qui a un trépied pour poser son appareil photo, et que comme ça, c’est lui qui paiera les tirages (eh oui, fut un temps où on ne mitraillait pas tout ce qui bouge grâce au numérique). Après, on a droit à la traditionnelle photo de famille, où on se retrouve coincé(e) entre le cousin Hub’ qui nous prend de haut parce que c’est un grand de 14 ans et que nous on en a que 9, et Tatie Marcelle qui est venue, malgré son incontinence chronique. Après elle, le déluge.

*12h00 - 17h00 : grand repas de famille. Là, j’aurais pu parler de mon expérience personnelle, mais c’était vraiment pas mal, alors je vais pas cracher in der Suppe comme on dit chez moi. Mais je me souviens de la communion de la fille d’un copain, et là, c’était autre chose : un pur moment de beaufitude, les enfants. Alors déjà, ‘plus on est de fous, plus on rit’ : ils avaient vraiment pris l’expression au pied de la lettre. On était 250 dans le garage. Waw. Bien sûr, y’a le coin des enfants qu‘on reconnaît au pichet d‘eau du robinet posé sur la nappe à fleurs, où on s’amuse à essayer de coller les pommes duchesse au plafond parce qu’on commence à se faire chier parce que l‘entracte entre l‘entrée et le plat a déjà duré 1h45. De l’autre côté, y’a les adultes, qui parlent pendant des heures. Littéralement. Parce qu’un repas de famille où on mange le dessert avant 17 heures, c’est pas un vrai repas de famille. La grand-mère paternelle force un peu sur le pinard (j’aurais pu vous chanter une chanson paillarde pour illustrer cette scène d‘anthologie, mais je suis une jeune fille respectable, je vous rappelle. Enfin je crois) et commence à insulter la grand-mère maternelle en patois. Au moins, ça nous fait une distraction.

*18h00 : là, je parle toujours de la fille du copain, parce que même dans mes pires cauchemars, on aurait pas fait ça : transformer la cave en discothèque. Je revois encore les 250 invités danser la Chenille, A la queuleuleu dans une extase incommensurable, que l’on peut certainement attribuer aux abus de la piquette de midi. C’est à ce moment là que l’oncle photographe décide de se réveiller (il s’était mis en mode *pause* pendant le repas pour pas user ses piles), pour montrer à la foule en délire que Carlos n’a qu’à bien se tenir : il monte sur une table, et alors que tous les projecteurs sont braqués sur lui, il entame une superbe reprise de la danse des canards, sur une chorégraphie pour le moins originale. On entend les cris des fans hystériques ‘Vas-y Bébeeeeeeeert’, Mamie Renée lui jette son 110D à la figure.

D’après ce qu’on m’a raconté, la beuverie a duré jusqu’au bout de la nuit, et la robe de princesse de l’intéressée n’a pas résisté à la chute d’un verre de gros rouge qui tache. Nous on est partis avant, je sais plus pourquoi par contre …

5 Comments:

At 8/8/06 02:04, Et là, y'a Blogger Djaúsðr qui dit ...

Ah les communions, j'ai été que spectateur... Mon voisin l'a faite déguisé en moine, moi j'étais allé à l'église habillé avec ces fringues pétantes de chez poivre blanc qui ont hanté ma jeunesse avec Waïkiki. Derrière moi, le charcutier chantait faux, ça me faisait rire. A côté de moi, un mec d'un autre village qui venait voir sa soeur m'a dit que j'avais l'air d'un bouffon (au sens propre du terme, on ne connaissait pas encore l'existence des racailles)On ne rit pas dans les églises.
Bref.
On n'a pas eu droit à ces chenilles avec des adultes bourrés, heureusement.
La cousine de mon voisin, par contre, à experimenté son premier état d'ébriété.
Quant à moi, les grands me promettaient ma boite de dragées si je faisais les conneries qu'ils demandaient (sonner chez les gens, et éteindre tous les lampadaires du quartier).

Regarde ce que je suis devenu. Un vandale sans foi, ni loi, ni slip kangourou.

 
At 8/8/06 11:38, Et là, y'a Blogger Miss Me qui dit ...

Poivre blanc ... Quand j'entends ce nom je repense direct aux rentrées scolaires avec le cérémonial des 'courses de la rentrée' avec partout des présentoirs Poivre blanc. Partout. J'ai gardé un classeur, vestige du temps où je savais pas encore compter jusqu'à 10. Des fois, pendant mes jours de spleen à propos du plan complexe, je le saisis entre mes 2 mains blanches ... Euh je m'enflamme.

Ah et au fait, Pierre n'a jamais écrit d'evangile, c'etait pour tester votre culture G, bande d'hérétiques.

 
At 8/8/06 12:41, Et là, y'a Anonymous Anonyme qui dit ...

OOH t'es pas la cousine germaine de Jack Bauer...et tu le sais très bien! comment as tu osé ecrire ca ? change moi ca tout de suite ^^

 
At 12/12/06 19:41, Et là, y'a Anonymous Anonyme qui dit ...

sympa ce blog...

 
At 28/12/06 03:02, Et là, y'a Blogger n qui dit ...

Ca me fait penser,au niveau de la beaufitude et du cérémonial ultra-pompeux,au mariage d'une cousine où j'avais chialé tellement je m'ennuyais(j'étais pas très grand,alors on s'moque pas).
Je crois que cet évènement dû arriver après une(riiip-tooooou!)chanson à base de:je mets mon doigt devant,je mets mon doigts derrière,et autres propos sentant bon(...)le discours prophétique pour le fidèle hiver à venir.

 

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